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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/600

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Pé tsi, et de Sin lo, qui sont sous la dépendance de Tchao sien, ou King ki tao, capitale de la Corée. De celui que les peuples viennent vendre à la Chine, on peut tirer de la graine, et la semer vers la dixième lune, avec les mêmes façons qu’on a coutume de faire quand on sème des herbes potagères.

Celui qui se cueille dans l’automne et dans l’hiver, est ferme et plein de suc. Celui au contraire qui est cueilli durant le printemps et l’été, est molasse et vide. Cette différence vient, non pas de la bonne ou mauvaise qualité du terroir, mais du temps dans lequel on le cueille.

Le gin seng de Leao tong, lorsqu’il a encore sa peau, est d’un jaune lissé comme le Fang fong. Quand on lui a ôté la peau, il est ferme et blanc comme la farine de pois. Ceux qui le débitent, le mêlent avec ces trois sortes de racines ; savoir, le cha seng, le tse ni, et le ki keng. La racine du cha seng, est d’une substance vide de suc, n’a point d’âme ou de cœur, et a le goût fade. Celle du tse ni n’a point de suc ni de cœur. Celle du ki ken est ferme, mais le goût en est amer. Pour ce qui est du gin seng : il est d’une substance succulente : il a un cœur : la saveur, qui en est douce, est jointe à une petite amertume qui le rend agréable au goût.

Celui dont le goût est exquis, se nomme ordinairement, puits d’or à balustrade de pierres précieuses. Celui qui a la figure de l’homme, se nomme hai elh seng, ou gin seng d’enfant. De celui-ci il s’en trouve encore beaucoup plus de falsifié, que des autres.

Celui dont on voit la figure dans l’Herbier de Song sou song, fait sous la dynastie des Song avec des planches, et qui, sous le nom de gin seng de Lou ngan fou, est gravé avec trois branches, dont les feuilles sont cinq à cinq, est le véritable gin seng.

Celui de Tchou tcheou a la tige et les feuilles semblables à celles du cha seng, le germe et les feuilles du tse ni.

Celui qu’on appelle gin seng du territoire qui est entre les fleuves Kiang et Hoai, est pareillement le tse ni. On confond d’ordinaire les uns avec les autres, faute de les bien examiner.

On n’en trouve plus maintenant à Lou ngan fou ; et l’on se doit bien donner de garde de prendre pour du véritable gin seng, celui qui vient des autres endroits. Aujourd’hui il se trouve des affronteurs, qui, faisant infuser le gin seng dans l’eau, en tirent tout le suc, qui le font sécher ensuite, et le vendent. Il n’a nulle force, et ne peut être d’aucun usage. C’est pourquoi il faut bien l’examiner, de peur d’y être trompé.

Tche yong, qui a été autrefois officier dans le collège des médecins de la cour, nous a laissé un traité du gin seng, divisé en deux volumes, où il décrit dans un grand détail toutes les particularités du gin seng. On en a tiré les plus remarquables, qu’on trouvera dans les paragraphes suivants.