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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/601

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Manière de conserver le gin seng.


Song king dit : Le gin seng engendre aisément des vers. Si on le veut conserver durant un an, sans qu’il se gâte, on n’a qu’à l’enfermer dans un vase tout neuf, qu’on bouchera bien ensuite.

Ping dit : Quand le gin seng est continuellement exposé au vent et au soleil, il engendre facilement des insectes : pour l’en préserver, il faut l’enfermer dans un pot de terre qui ait servi à garder de l’huile de gergelin, après l’avoir bien lavé auparavant, et fait tremper, jusqu’à ce qu’il soit net : après quoi on le fait sécher au feu, il faut ensuite mêler avec le gin seng du hoa yn et si sin[1] ; et enfin bien fermer l’ouverture du pot. Alors on peut le conserver durant une année entière. On peut aussi le garder dans de la cendre ordinaire, après l’avoir bien lavé et séché au feu, en renfermant l’un avec l’autre dans un vaisseau bien bouché.

Li yen dit : Le gin seng croît de telle manière que le dos de ses feuilles regarde le ciel : il n’aime ni le soleil ni le vent. Toutes les fois qu’on le prend cru, on le met dans la bouche, sans autre préparatif, et on le mâche.

Quand on veut qu’il soit préparé, il faut le sécher au feu sur une feuille de papier, ou bien le mettre tremper dans une sorte de vin, nommé chun tsiou : puis on l’écrase ; et après l’avoir fait chauffer, on en use.

Le gin seng ne doit pas être gardé dans des vaisseaux de fer, ni être préparé avec des instruments de même métal. J’en ai vu couper néanmoins assez souvent sans toutes ces précautions, et avec le couteau.


La saveur et les qualités de la racine de gin seng.


La racine en est douce, et tant soit peu rafraîchissante. Elle n’a point de qualité nuisible.

Pou dit : Chin nong attribue un léger degré de froid au gin seng ; Tong kiun et Luei cong lui attribuent de l’amertume. L’empereur Hoang ti avec Ki pé lui attribuent de la douceur, et n’y ont reconnu aucune qualité nuisible, ou poison.

Yuen fou dit : Sa nature est tempérée, elle a de la douceur, mêlée d’un peu d’amertume, sa saveur et ses esprits sont légers et subtils : ils s’élèvent aisément. C’est le plus pur esprit de la matière grossière (de l’imparfait Yn). Il dit ailleurs, c’est l’esprit le moins pur de la matière subtile (du parfait Yang).

Tchi tsai dit : Le fou lin et le ma lin[2] sont les officiers du gin seng. Cette racine a de l’antipathie avec les sels et les terres pleines de vitriol. Le Li lou[3] lui est contraire.

  1. Noms de plantes.
  2. Deux noms de plantes.
  3. Nom de plante.