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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/606

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de gingembre cru ; exprimez-en le jus ; plus, dix onces de miel, et quatre onces de poudre de gin seng. Faites cuire le tout dans un poêlon d’argent jusqu’à consistance d’électuaire. Prenez-en la grosseur d’une noisette délayée dans de l’eau chaude, ou dans de l’eau de riz cuit, et le faites prendre au malade.


Pour les estomacs affaiblis, et pour les maux de cœur.


Quand dans les choses qu’on a rendues par le vomissement, il se trouve des phlegmes mêlés, prenez le poids d’une once de gin seng, et deux tasses d’eau ; mettez-le tout ensemble sur le feu, et le laissez jusqu’à consomption de la moitié : mêlez-y ensuite une petite tasse d’eau de bambou, et trois cuillerées de jus de gingembre vert : donnez-le à boire au malade longtemps après qu’il a mangé, et qu’il ne cesse pas d’en prendre que le mal n’ait cessé. Ce remède a plus d’effet sur les vieillards, que sur les autres.


Pour les estomacs refroidis qui ne retiennent aucune nourriture.


Quand un malade ne peut digérer les aliments, il faut prendre du gin seng, des clous de girofle, du bois de senteur nommé co hiang, deux drachmes et demie de chacun : plus, cinq drachmes de peau d’écorce d’orange, et trois tranches de gingembre vert. Faites bouillir le tout en trois tasses d’eau, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une, et faites-la boire toute chaude au malade.


Pour les vomissements causés par un renversement d’estomac.


Quand une personne rend la nourriture incontinent après l’avoir prise, et qu’elle se sent extrêmement abattue, sans force, et comme à-demi morte, il faut prendre trois onces du meilleur gin seng, l’écraser à coups de marteau, le mettre dans une grande écuelle d’eau, qu’on fera bouillir jusqu’à ce qu’elle soit réduite à deux petites tasses, et les donner toutes chaudes à boire au malade deux fois le jour. Prenez ensuite du suc de gingembre ; mettez-le dans du riz. Joignez-y un blanc d’œuf avec du blanc de couei[1], et faites-en un riz liquide, que vous lui donnerez à boire.

Un nommé Li, mandarin du tribunal des armes, est auteur de cette recette. Étant allé par ordre de la cour dans le Ho nan, il se trouva attaqué pendant plus de deux mois de cette maladie, sans recevoir aucun soulagement de tous les remèdes qu’on lui donna : ce qui lui fit imaginer cette recette, par le moyen de laquelle il fut aussitôt guéri : et environ dix jours après, étant retourné à la cour, il la communiqua aux médecins les plus célèbres.

  1. Espèce de ciboule.