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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/615

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été trempé dans le vin, de chacun une égale quantité. On pulvérisa ensuite le tout : on lui fit prendre une drachme de cette poudre dans du bouillon de gingembre. Elle cracha incontinent, sua, et fut guérie.


Pour les morsures de chien.

Quand la plaie est enflée, et cause de la douleur, prenez du gin seng, et mettez-le sur des charbons ardents de bois de mûrier, et brûlez-le ; en sorte qu’il ne se réduise pas en cendre. Couvrez-le ensuite avec une porcelaine ; peu de temps après, pulvérisez-le ; jetez-en sur la plaie, et le malade guérira à l’instant.


Quand les entrailles sortent par le côté.

Faites rentrer les entrailles au plus tôt, en les pressant avec les mains frottées d’huile. Mêlez du bouillon de gin seng avec du jus de keou ki, lavez-en la partie offensée. Faites manger au malade du riz cuit à l’eau en consistance de bouillie claire, où l’on aura fait cuire des rognons de mouton ; il sera guéri en dix jours.


Remarques.

Les noms des maladies sont difficiles à bien entendre en chinois : peut-être se sera-t-on trompé en nommant quelques-unes de ces maladies. On n’a traduit ces recettes mot à mot, que pour donner une idée de la manière dont pensent les Chinois, et dont ils composent leurs remèdes.

Aujourd’hui le gin seng paye de gros droits à l’empereur. L’on assure même qu’il y va de la vie de frauder ces droits. Le gin seng vient à Peking de plusieurs endroits, comme du Leao tong, de la Corée, et de la Tartarie septentrionale. Il en vient aussi du Japon, mais je crois qu’il n’est pas si estimé. A présent le bon gin seng est très cher : on l’achète au moins six fois son poids d’argent, et il y en a à Peking qui se vend même huit poids d’argent, et quelquefois plus. Voici comme on le prépare. On le coupe en petites tranches avec un couteau ; ensuite on le fait cuire dans un peu d’eau sans autre façon ; le pot doit être de terre, et couvert. Les personnes riches ont un vase d’argent fait exprès. On donne le bouillon à prendre au malade. On ne jette pas le marc, mais on remet encore un peu d’eau dessus, et on le fait cuire de nouveau, pour achever de tirer le suc de la racine.

La dose ordinaire est un mas, ou la dixième partie d’une once.

Quand on veut faire entrer le gin seng dans les remèdes, on ne fait ordinairement qu’y verser ce bouillon ; la dose n’est point réglée ; elle passe