Aller au contenu

Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/616

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passe pour extraordinairement forte à une drachme et demie. J’en ai vu prendre jusqu’à trois drachmes : mais il faut pour cela être entièrement épuisé. On en donne quelquefois jusqu'à cinq drachmes et plus ; mais c’est dans des occasions périlleuses, comme serait l’apoplexie, encore faut-il avoir égard à l'âge, à la constitution, etc.

Un missionnaire demeurant dans la province de Chan si, s’informa d’un médecin du pays, s’il y avait encore du gin seng ; il répondit qu’il y en avait, mais qu’il était sauvage et de nul usage dans la médecine ; qu’il était même défendu sévèrement d’en arracher.

La livre chinoise pèse dix-neuf onces quatre drachmes de nos onces, quelques grains moins. L’once est la seizième partie de la livre ; la drachme, la dixième partie de l’once ; le grain, la dixième partie de la drachme ; et ainsi toujours en diminuant, à proportion de dix. Partout où l’on trouvera ces termes de drachmes, onces, etc. on les doit réduire aux nôtres, suivant la règle que j’ai marquée.

Les Chinois nomment la livre, king, l’once, leang ; la drachme, tsien ; la dixième partie de la drachme, fuen. Ces termes de poids sont communs à l’argent et à l’or, parce que dans le trafic on se sert de trébuchet pour les peser.

Il y a un grand nombre d’Herbiers chinois. Le dernier qui ait été fait, et dont ces recettes ont été tirées, est intitulé Pen tsao can mou, Herbier à maîtresse corde et à mailles ; c’est-à-dire, que comme le filet a une maîtresse corde et des mailles, de même cet Herbier a des titres généraux, sous lesquels sont rangées les matières qu’on y traite, comme les mailles sont rangées et attachées à la maîtresse corde.

L’on remarquera en passant, qu’il n’y a point de nation au monde qui soit plus féconde en titres bizarres de livres, que la nation chinoise. Les noms qu’ils donnent aux pays, et à plusieurs autres choses, se ressentent de cette bizarrerie. Ce n’est pas que souvent ces noms ne renferment un bon sens.


DU THÉ,


Autre plante qui est d’usage pour la médecine.


La feuille que nous nommons Thé, de même que dans la province de Fo kien, s’appelle tcha dans toutes les autres provinces. Les Européens ont donné à cette feuille le nom de thé, parce que les premiers marchands d’Europe, qui passèrent par la Chine dans leur voyage du Japon, abordèrent à la province de Fo kien, où ils en eurent les premières connaissances.

Les Chinois ont donné différents noms à cette plante en différents temps.