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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/617

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Ils l’ont appelée : Cou tcha, Cou, Che, Ming, Kié, etc. Song dit : Le tcha qu’on cueille dans la première saison, s’appelle tcha. Celui qu’on cueille vers l’arrière-saison, se nomme ming.


Explication de divers auteurs.


Chin nong dans le Chu king dit : Le thé croît dans le territoire d’Y-tcheou, et dans celui de Chan ling, sur le bord des chemins ; les plus rudes hivers ne le font point mourir ; on en ramasse les feuilles le troisième jour de la troisième lune, et on les fait sécher.

Cong dit : le thé croît dans le Chan tong, vers le Sud, dans les vallons humides.

On lit dans le livre de Co pou : la plante qui porte le tcha, porte des feuilles en hiver : on les peut faire cuire, et en faire des bouillons.

Song dit : Aujourd’hui on trouve l’arbrisseau qui porte le tcha dans les provinces de Fo kien, de Tche kiang, de Kiang si, de Hou quang, dans le pays de Hoai nan, et entre les montagnes. Il porte des feuilles vers le milieu du printemps : elles sont fort tendres alors : on les met au bain de vapeur, et on en tire une eau amère ; puis on les fait sécher ; on les réduit en poudre, et on boit de la sorte le thé. Ceci ne s’accorde pas avec la manière des anciens.

Lou yu dans son traité sur le thé dit : Le thé qui croît vers le midi, est le meilleur. L’arbre qui porte cette feuille est haut d’un à deux pieds : il y en a de plus de vingt à trente pieds dans les provinces de Chan si, de Chan tong, de Se tchouen, etc. Il y en a dont deux hommes ne sauraient embrasser le tronc ; alors on les coupe comme inutiles. Il porte une fleur semblable à celle du jasmin ; mais elle a six feuilles en haut, et six feuilles en bas. Il porte un petit fruit de la forme et de la grosseur d’une petite pomme, qui pour le goût, a quelque chose du clou de girofle. Il a la racine comme celle du pêcher : le meilleur croît dans les endroits pierreux : le moins bon croît dans des terres jaunes. On le sème comme on fait les concombres ou les citrouilles. Trois ans après, on peut en cueillir les feuilles.

Le meilleur thé se cueille dans le cœur des arbres qui sont le plus exposés au soleil, et tire un peu sur le violet. Celui qui est tout vert, lui est inférieur. Le thé dont les feuilles sont longues et grandes, est le meilleur. Au contraire, celui qui les a courtes et petites, est le moins bon. Celui dont les feuilles sont recoquillées, est le plus excellent ; et celui qui a les feuilles étendues, est le pire.

Les feuilles du thé à la deuxième, troisième, et quatrième lune, ont quatre à cinq pouces de long, quand il est planté dans un lieu pierreux. Pour cueillir ces feuilles tendres, il faut choisir le temps du matin, lorsqu’elles sont chargées de rosée avant le lever du soleil : les feuilles du thé sortent du milieu de l’arbre à l’extrémité de trois, quatre, ou cinq rameaux. Dès qu’elles sont cueillies, il les faut mettre au bain de vapeur,