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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/619

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perdent. Il n’y a que le thé en feuilles de Ting tcheou, qui approche un peu, tant pour sa nature, que pour son goût, du thé de Fo kien.

A présent dans quelques endroits, comme sont Pan tchong, Ho pé, King si, on broie le thé, et on le réduit en poudre, et par supercherie on l’appelle aussi la tcha.

Long che dit : Ce qu’on appelait autrefois cou tcha, est le même tcha, ou thé, que celui d’aujourd’hui. Cet écrivain parle de quatre différents auteurs, qui ont fait chacun un traité fort ample sur le thé.

Il y a une sorte de thé, qui est toute de feuilles tendres, de la longueur d’un pouce et davantage, qui passe pour le thé du premier ordre. La bonté de ce thé vient uniquement de la nature de l’eau et du terroir.

Che tchin dit : Il y a du thé sauvage, ou qui croît de lui-même. Il y en a qui croît après avoir été semé. Pour semer le thé, on prend sa graine, qui est de la grosseur du bout du doigt, parfaitement ronde et noire. Le dedans étant mis dans la bouche, paraît d’abord avoir une saveur douce, et ensuite amère, et prend beaucoup à la gorge.

Les gens de la province de Fo kien font de l’huile de graine de thé, et en usent pour assaisonner leurs mets. On la sème à la deuxième lune : on en met six, sept, ou huit graines à la fois dans un endroit, et il ne croît quelquefois qu’un ou deux arbrisseaux. La raison de cela, est que la plupart de ces graines sont toutes vides.

Cet arbrisseau, dans quelques endroits ne peut guère souffrir le soleil ni l’eau. On arrose la terre où cet arbrisseau est planté avec des chapelets d’eau, s’il est planté le long des rivières ou des canaux.

Le thé qu’on cueille environ quinze jours après l’équinoxe, est le plus excellent, le médiocre est celui qu’on cueille environ quinze jours après celui-ci. Enfin, le moins bon et le plus grossier, est celui qui se cueille plus tard que ce temps-là, et on l’appelle pour cela lao ming, c’est-à-dire vieux thé.

Dans un long traité du thé, intitulé Tcha pou, on trouve décrite fort au long la manière de le cueillir, de le faire passer par le bain de vapeur, de le choisir, et de le préparer pour le boire.

La coutume de payer à l’empereur tous les ans le tribut du thé, a commencé du temps de la monarchie des Tang, sous le règne de Te tsong, et a duré depuis ce temps-là, jusqu’au règne présent ; parce que le peuple en use ordinairement, et en fait commerce avec les marchands étrangers des terres occidentales.

Les espèces de thé, dont les sages, ou philosophes anciens font mention, sont particulièrement celles qui étaient en plus grand usage pendant la monarchie des Tang : elles étaient en nombre presque infini, et distinguées par différents noms. On lit dans un livre de Tao in kiu tchu, où cet auteur traite de cette espèce de thé appelée cou tcha : dans tous les endroits de Yeou yang, d’Ou tchang, de Lu kiang, de Tsin ling, il y a de bon thé, appelle min. Les choses dont l’homme peut boire, sont :