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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/636

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Pour les estomacs refroidis à force de manger des fruits.

Si le malade a le ventre tendu, et la courte haleine, prenez une once de musc, autant de bois de cannelle verte, du riz cuit : faites-en des pilules de la grosseur d’un petit pois. Il en faut donner quinze aux personnes âgées, et seulement sept aux petits enfants, et les faire avaler avec de l’eau chaude. La raison de cela, est que le musc fait tomber les fruits des arbres, et la cannelle fait sécher leur bois.


Pour les douleurs de tête, soit qu’on les sente au milieu, soit qu’on les sente aux côtés.

Si la douleur est invétérée, quand le soleil est déjà assez élevé sur l’horizon, retirez les cheveux de la partie affligée, prenez une demie once de musc, un dixième de riz vert ; réduisez l’un et l’autre en poudre, et les ayant enveloppés dans du papier délié, appliquez-les à l’endroit où l’on sent de la douleur, couvrant chaudement le musc avec du sel torréfié, et enveloppé dans un linge tout chaud. Quand le sel est refroidi, il faut le changer, faisant la même chose à diverses fois ; et aussitôt le malade ne sentira plus de douleur.


Pour hâter, et faciliter l’accouchement.

Prenez un dixième de musc, délayez-le dans de l’eau. Donnez-le à boire à la malade, et sur l’heure elle enfantera. Cette recette est admirable.


Autre recette, qui est plus précieuse que l’or.

Pour assister une personne faible, qui a peine à enfanter, il ne faut que prendre un dixième de musc, une once d’yen ché[1]. Enveloppez-les dans un morceau de vieille toile qui soit nette : faites-les rôtir, pilez-les en poudre : puis donnez-en deux dixièmes dans du vin à prendre à la malade, aussitôt elle sera délivrée de son fruit.


Pour le fruit mort dans le ventre de la mère, lorsqu’elle ne peut s’en délivrer.

Prenez une bourse de musc, deux mas du cœur de bois de cannelle : le tout étant mis en poudre, donnez-le à boire à la malade dans du vin chaud, et elle se délivrera aussitôt de son fruit.

  1. L’yen ché est fait avec des fèves noires, qu’on fait cuire, et qu’on garde quelques jours, jusqu’à ce qu’il se forme une espèce de moisissure dessus ; puis on les lave, on les fait sécher, et on les sale.