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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/655

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de chaleur à la région du cœur, on le sauvera en lui faisant avaler une pastille dans de l’eau froide. Il faut user du même trochisque, dissous dans de l’eau froide, lorsque la phtisie est formée.

Pour les fièvres intermittentes, en prévenant un peu l’accès, buvez une pastille dans du vin, ou bien dans quelque autre liqueur où vous ayez fait bouillir des bouts de branches d’un pêcher.

Pour l’hydropisie, servez-vous de ce trochisque, dans de l’eau où l’on aura fondu du sucre tiré de l’orge germé.


DE L’OU KIEOU MOU,


ou arbre qui porte le suif.


On le nomme encore Ya kieou, dit Chi tchin, parce que les corneilles aiment fort ce fruit : c’est ce qui a fait entrer dans son nom le caractère Ya, qui signifie corneille. L’autre caractère Kieou, qui entre aussi dans la composition de son nom, signifie mortier propre à broyer le riz, pour en séparer l’écorce, parce que quand l’arbre est vieux, sa racine se noircit, se carie par-dessous, et se creuse en forme de mortier.

Cong dit : Cet arbre naît dans les plaines qui sont situées au pied des montagnes du côté du midi, et dont le terroir est humide : il est fort haut, ses feuilles ressemblent à celles de l’abricotier : il se couvre de petites fleurs d’un jaune pâle et blanchâtre durant la cinquième lune. Le fruit tire sur le noir.

Tson ki dit : Ses feuilles sont propres à teindre en noir ; on tire de l’huile de son fruit, qu’on emploie dans les lampes ; La lumière en est extrêmement claire.

Tsong ché dit : Ses feuilles ressemblent à celles d’un petit abricotier ; mais elles sont un peu moins épaisses, et leur vert est moins foncé. Son fruit est mûr dans le huitième ou neuvième mois : il est vert au commencement, et dans la suite il tire sur le noir : il est partagé en trois grains.

On trouve une quantité prodigieuse de ces arbres dans les provinces méridionales, on les plante dans les pays plats et humides. On en plante beaucoup dans la province de Kiang si. Les habitants en cueillent le fruit, et après l’avoir fait cuire, ils en tirent une huile, dont ils font des chandelles.


Qualités et effets de la racine d’Ou kieou mou.

Elle est amère et rafraîchissante de sa nature, sans aucune qualité nuisible : il faut la rôtir à un feu lent, jusqu’à ce qu’elle soit sèche, et un peu roussie. La peau blanche, ou l’aubier de sa racine est propre