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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/674

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entraînés avec l’eau, n’y causent des âcretés, et n’y produisent à la longue une inflammation séreuse.


III.

Comme de toutes les passions qui nous agitent, la colère est celle qui fait le plus de ravage ; de même, de toutes les affections malignes de l’air, c’est le vent qui est le plus dangereux, surtout le vent coulis, qui est froid et perçant, et qui surprend comme à la dérobée. Il s’insinue dans le corps, il pénètre les nerfs et les artères, et cause souvent les douleurs cruelles de la goutte, la paralysie, et d’autres maladies également fâcheuses.

C’est pourquoi l’ancien proverbe nous avertit, d’éviter un coup de vent avec autant de soin, que nous éviterions un trait de flèche. Ainsi, soit au sortir d’un bain chaud, soit à la fin d’un rude travail, lorsque le corps est en sueur, donnez-vous bien de garde de quitter une partie de vos habits, et de vous mettre à un vent frais ; ce léger soulagement vous coûterait cher. L’air froid bouche les pores, et alors il se fait un amas de mauvaises humeurs, qui seraient sortis par cette voie, ou en forme de sueur sensible, ou par le moyen d’une insensible transpiration. C’est surtout aux pieds, au dos, et au ventre qu’il ne faut pas sentir de froid.

C’est pourquoi dans l’été même, où l’on se couvre d’habits fort légers, il est à propos de couvrir le bas-ventre d’une large toile de coton, pour le préserver des coliques qu’un froid inopiné y causerait. Je sais que quand on a été incommodé, on remédie au mal par des sudorifiques : mais s’ils guérissent le mal présent et sensible, ce n’est qu’en affaiblissant la masse du sang, dont ils altèrent la fermentation, qui pousse dehors quantité de parties assimilaires avec les hétérogènes.


IV.

A la quatrième et cinquième lune, c’est-à-dire, aux mois de mai et de juin, si les pluies, comme il arrive dans quelques provinces méridionales, durent longtemps et sans interruption, il faut remédier à la grande humidité des maisons, en y brûlant des herbes odoriférantes, ou des matières bien sèches, et qui fassent un feu clair.

Quand on reste longtemps assis ou couché dans un lieu humide, on s’expose à être attaqué de paralysie, ou du moins d’un cours de ventre très opiniâtre.

Dans les grandes chaleurs, où l’on sue beaucoup, changez souvent de linge ; mais n’en prenez point qu’on n’ait exposé tout récemment au soleil, pour le sécher.