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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/51

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goûter donnoit un nouvel éclat à sa beauté, & répandoit un air de satisfaction sur toute sa personne. Le plaisir embellit, & l’amour éclaire. Rien n’égale la surprise que l’esprit de Zirphile causa à toute la Cour ; il y avoit ce soir-là même grand appartement chez Ninette, on voulut faire quelqu’une de ces mauvaises plaisanteries, si familiéres aux gens médiocres, qui croyent avoir quelque supériorité sur d’autres un peu plus sots ; la pauvre Zirphile en étoit souvent l’objet : elle y répondit dès ce soir-là avec tant de justesse, de finesse, & si peu d’aigreur, que les mauvaises plaisantes, (car c’étoit sûrement des femmes) furent étonnées de la sagesse de ses réponses, & humiliées des égards même qu’elle y apportoit ; les hommes étoient charmés & applaudissoient ; Ninette en pleuroit de joie ; & les femmes en rougissoient de dépit. Elles avoient jusque-