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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/69

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ce sur toi & sur ton amante, elle va passer dans les bras de ton rival qui lui est odieux. »

À ces mots, le char vole, & laisse Acajou plongé dans le dernier désespoir.

Ninette fut bien-tôt instruite par son art de Féerie de ce qui venoit d’arriver ; mais le malheur de ces gens qui savent tout, est de ne jamais rien prévoir. Elle vint chercher le Prince ; il étoit auprès de l’écharpe de Zirphile qu’il arrosoit de ses larmes. La petite Fée n’oublia rien pour le consoler, sans pouvoir seulement se faire entendre. Après l’avoir ramené au Château presque malgré lui, elle s’enferma dans son cabinet, mit ses lunettes, & consulta ses grands livres pour savoir quel parti elle prendroit dans ce malheur.