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Page:Duclos - Acajou et Zirphile, 1744.djvu/97

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Quoique ceux qui employent le plus mal leur tems, soient ceux qui en ont moins de reste, le Prince avoit encore bien des momens vuides, par la légereté avec laquelle il traitoit ses bonnes fortunes. D’ailleurs, le bon air est d’en paroître quelque fois ennuyé. Il chercha donc une nouvelle dissipation dans le bel esprit, (c’étoit alors le travers à la mode). Il est vrai que pour éviter un certain pedantisme que donne souvent l’étude, on avoit imaginé le secret d’être savant sans étudier. Chaque femme avoit son géométre ou son bel esprit, comme elles avoient autrefois un Épagneul. Acajou, suivant ce plan, donna à corps perdu dans toutes les parties des Sciences & de la Littérature. Il parloit Phisique & Géométrie. Il faisoit des dissertations Métaphisiques, des Vers, des Contes, des Comédies & des Opera. Ce Prince excitoit une admiration