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ASCANIO.

jardinier, ce fut un belliqueux hoqueton qui se présenta.

— Que voulez-vous ? demanda le hoqueton à l’étranger qui venait de frapper à la porte de l’hôtel de Nesle.

— Prendre possession de l’hôtel, dont la propriété est concédée à moi, Benvenuto Cellini, répondit l’orfèvre.

— C’est bon, attendez, répondit l’honnête sergent, et il s’empressa, selon l’ordre qu’il en avait reçu, d’aller avertir messire d’Estourville.

Au bout d’un moment, il revint accompagné du prévôt, qui, sans se montrer, retenant son haleine, se tint aux écoutes dans un coin, environné d’une partie de sa garnison, afin de mieux juger de la gravité du cas.

— Nous ne savons pas ce que vous voulez dire, répondit le hoqueton.

— Alors, dit Benvenuto Cellini, remettez ce parchemin à messire le prévôt : c’est la copie certifiée de l’acte de donation.

Et il passa le parchemin par le vasistas. Le sergent disparut une seconde fois ; mais comme cette fois il n’avait que la main à étendre pour remettre la copie au prévôt, le vasistas se rouvrit presque aussitôt.

— Voici la réponse, dit le sergent en faisant passer à travers la grille le parchemin en morceaux.

— C’est bon, reprit Cellini avec le plus grand calme. Au revoir.

Et enchanté de l’attention avec laquelle Ascanio avait suivi son examen de la place, et des observations judicieuses qu’avait émises le jeune homme sur le futur coup de main qu’on allait tenter, il rentra à l’atelier, affirmant à son élève qu’il eût fait un grand capitaine s’il n’eût été