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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 5.djvu/78

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— Et ils sont là ?

— Là.

— Seuls ?

— Non ; avec chacun un serviteur armé qui attend dans la cour.

— Ils sont venus ensemble ?

— Ensemble, oui, maître ; et ils s’impatientent ; voilà pourquoi j’ai sonné tant de fois et si fort.

Balsamo, sans même cacher sous un pli de son jabot de dentelles la tache de sang, sans chercher à réparer le désordre de sa toilette, Balsamo se mit en marche et commença de descendre l’escalier après avoir demandé à Fritz si ses hôtes étaient installés dans le salon où dans le grand cabinet.

— Dans le salon, Excellence, répondit Fritz en suivant son maître.

Puis, au bas de l’escalier, se hasardant à arrêter Balsamo :

— Votre Excellence a-t-elle des ordres à me donner ? dit-il.

— Aucun ordre, Fritz.

— Votre Excellence… continua Fritz en balbutiant.

— Eh bien ? demanda Balsamo avec une douceur infinie.

— Votre Excellence se rend-elle près d’eux sans armes ?

— Sans armes, oui.

— Même sans votre épée ?

— Et pourquoi prendrais-je mon épée, Fritz ?

— Mais je ne sais, dit le fidèle serviteur en baissant les yeux, mais je pensais, je croyais, j’avais peur…

— C’est bien, retirez-vous, Fritz.

Fritz lit quelques pas pour obéir et revint.

— N’avez-vous pas entendu ? demanda Balsamo.

— Excellence, je voulais vous dire que vos pistolets à deux coups sont dans le coffret d’ébène, sur le guéridon doré.

— Allez, vous dis-je, répondit Balsamo.

Et il entra dans le salon.