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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/109

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LA SALLE D’ARMES.

moins une voix peut-être, l’arrêt sera unanime.

— Sire, si vous paraissiez devant la commission, si vous plaidiez vous-même votre cause ?

— Silence monsieur, silence, dit Murat… Pour que je reconnaisse les juges que l’on m’a nommés, il faudrait déchirer trop de pages de l’histoire ; un tel tribunal est incompétent, et j’aurais honte de me présenter devant lui ; je sais que je ne puis sauver ma vie, laissez-moi sauver au moins la dignité royale.

En ce moment le lieutenant Francesco Froio entra pour interroger le prisonnier, et lui demanda ses noms, son âge, sa patrie. À ces questions, Murat se leva avec une expression de dignité terrible : — Je suis Joachim Napoléon, roi des deux Siciles, lui répondit-il, et je vous ordonne de sortir. — Le rapporteur obéit.

Alors Murat passa un pantalon seulement, et demanda à Stratti s’il pouvait adresser des adieux à sa femme et à ses enfans. Celui-ci, ne pouvant plus parler, répondit par un geste