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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/111

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LA SALLE D’ARMES.

douleur que j’éprouve dans mon supplice est celle de mourir loin de mes enfans, loin de ma femme, et de n’avoir aucun ami pour me fermer les yeux.
» Adieu, ma Caroline ; adieu, mes enfans ; recevez ma bénédiction paternelle, mes tendres larmes et mes derniers baisers.
» Adieu, adieu ; n’oubliez pas votre malheureux père.
» Pizzo, ce 13 octobre 1815.
» Joachim MURAT. »

Alors il coupa une boucle de ses cheveux et la mit dans la lettre : en ce moment le général Nuuziante entra ; Murat alla à lui et lui tendit la main : — Général, lui dit-il, vous êtes père, vous êtes époux, vous saurez un jour ce que c’est que de quitter sa femme et ses fils : jurez-moi que cette lettre sera remise.

— Sur mes épaulettes, dit le général[1] en s’essuyant les yeux.

— Allons, allons, du courage, général, dit

  1. Cette lettre n’est jamais parvenue à madame Murat.