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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/112

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MURAT

Murat : nous sommes soldats, nous savons ce que c’est que la mort. Une seule grâce : vous me laisserez commander le feu, n’est-ce pas ? Le général fit signe de la tête que cette dernière faveur lui serait accordée ; en ce moment le rapporteur entra, la sentence du roi à la main. Murat devina ce dont il s’agissait : — Lisez, monsieur, lui dit-il froidement, je vous écoute. — Le rapporteur obéit. Murat ne s’était pas trompé : il y avait eu, moins une voix, unanimité pour la peine de mort.

Lorsque la lecture fut finie, le roi se retourna vers Nunziante : — Général, lui dit-il, croyez que je sépare, dans mon esprit, l’instrument qui me frappe de la main qui le dirige. Je n’aurais pas cru que Ferdinand m’eût fait fusiller comme un chien : il ne recule pas devant cette infamie ! c’est bien, n’en parlons plus. J’ai récusé mes juges, mais non pas mes bourreaux. Quelle est l’heure que vous désignez pour mon exécution ? — Fixez-la vous-même, sire, dit le général.

Murat tira de son gousset une montre sur