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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/130

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LA SALLE D’ARMES.

— Mais répondis-je à Bellini, ne pourriez-vous pas vous-même nous raconter cette histoire ? à la manière dont vous en parlez on voit que vous en avez gardé un profond souvenir.

— Je ne demanderais pas mieux, me dit-il, car Pascal Bruno, qui en est le héros, est mort l’année même de ma naissance, et j’ai été bercé tout enfant avec cette tradition populaire, encore vivante aujourd’hui, j’en suis sûr ; mais comment ferai-je, avec mon mauvais français, pour me tirer d’un pareil récit ?

— N’est-ce que cela ? répondis-je ; nous entendons tous l’italien, parlez-nous la langue de Dante, elle en vaut bien une autre.

— Eh bien ! soit, reprit Bellini en me tendant la main, mais à une condition.

— Laquelle ?

— C’est qu’à votre retour, quand vous aurez vu les localités, quand vous vous serez retrempé au milieu de cette population sauvage et de cette nature pittoresque, vous me ferez un opéra de Pascal Bruno.

— Pardieu, c’est chose dite, m’écriai-je en lui tendant la main.