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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/137

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Messine la noble, Syracuse la fidèle, Girgenti la magnifique, Trapani l’invincible, Palerme l’heureuse.

En effet, s’il fut une ville prédestinée, c’est Palerme : située sous un ciel sans nuages, sur un sol fertile, au milieu de campagnes pittoresques, ouvrant son port à une mer qui roule des flots d’azur, protégée au nord par la colline de Sainte-Rosalie, à l’orient par le cap Naferano, encadrée de tous côtés par une chaîne de montagnes qui ceint la vaste plaine où elle est assise, jamais odalisque bysantine ou sultane égyptienne ne se mira avec plus d’abandon, de paresse et de volupté, dans les flots de la Cyrénaïque ou du Bosphore, que ne le fait, le visage tourné du côté de sa mère, l’antique fille de Chaldée. Aussi vainement a-t-elle changé de maîtres, ses maîtres ont disparu, et elle est restée ; et de ses dominateurs différens, séduits toujours par sa douceur et par sa beauté, l’esclave reine n’a gardé que des colliers pour toutes chaînes. C’est qu’aussi, les hommes et la nature se sont réunis pour la faire magnifique parmi les riches. Les Grecs lui ont laissé leurs