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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/138

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temples, les Romains leurs aqueducs, les Sarrasins leurs châteaux, les Normands leurs basiliques, les Espagnols leurs églises, et comme la latitude où elle est située permet à toute plante d’y fleurir, à tout arbre de s’y développer, elle rassemble dans ses jardins splendides le laurier-rose de la Laconie, le palmier d’Égypte, la figue de l’Inde, l’aloès d’Afrique, le pin d’Italie, le cyprès d’Écosse et le chêne de France.

Aussi n’est-il rien de plus beau que les jours de Palerme, si ce n’est ses nuits : nuits d’Orient, nuits transparentes et embaumées, où le murmure de la mer, le frémissement de la brise, la rumeur de la ville, semblent un concert universel d’amour, où chaque chose de la création, depuis la vague jusqu’à la plante, depuis la plante jusqu’à l’homme, jette un mystérieux soupir. Montez sur la plate-forme de la Zisa, ou sur la terrasse du Palazzo Reale, lorsque Palerme dort, et il vous semblera être assis au chevet d’une jeune fille qui rêve de volupté.