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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/140

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dente qui prend naissance dans les sables de la Libye, et que les vents du sud-est poussent sur l’Europe : aussitôt tout se courbe, tout souffre, tout se plaint ; l’île entière gémit comme lorsque l’Etna menace ; les animaux et les hommes cherchent avec inquiétude un abri ; et lorsqu’ils l’ont trouvé, ils se couchent haletans, car ce vent abat tout courage, paralyse toute force, éteint toute faculté. Palerme alors râle pareille à une agonisante, et cela jusqu’au moment où un souffle plus pur, arrivant de la Calabre, rend la force à la moribonde qui tressaille à cet air vivifiant, se reprend à l’existence, respire avec le même bonheur que si elle sortait d’un évanouissement, et le lendemain recommence insoucieuse, sa vie de plaisir et de joie.

C’était un soir du mois de septembre 1803 ; il avait fait sirocco toute la journée ; mais au coucher du soleil le ciel s’était éclairci, la mer était redevenue azurée, et quelques bouffées d’une brise fraîche soufflaient de l’archipel lipariote. e changement atmosphérique exerçait, comme nous l’avons dit, son influence