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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/142

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dans une chambre tendue de satin bleu de ciel, dont les draperies sont relevées par des cordons de perles, et dont le plafond est peint à fresque, une femme vêtue d’un simple peignoir est couchée sur un sofa, les bras pendans, la tête renversée et les cheveux épars ; il n’y a qu’un instant encore qu’on aurait pu la prendre pour une statue de marbre ; mais un léger frémissement a couru par tout son corps, ses joues commencent à se colorer, ses yeux viennent de se rouvrir ; la statue merveilleuse s’anime, soupire, étend la main vers une petite sonnette d’argent posée sur une table de marbre de Sélinunte, l’agite paresseusement, et comme fatiguée de l’effort qu’elle a fait, se laisse retomber sur le sofa. Cependant le son argentin a été entendu, une porte s’ouvre, et une jeune et jolie camérière, dont la toilette en désordre annonce qu’elle a, comme sa maîtresse, subi l’influence du vent africain, paraît sur le seuil.

— Est-ce vous, Teresa ? dit languissamment sa maîtresse en tournant la tête de son