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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/144

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son épaule, marcha languissamment jusqu’au balcon.

— Ah ! dit-elle en aspirant l’air du soir, comme on renaît à cette douce brise ! Approche-moi ce fauteuil, et ouvre encore la fenêtre qui donne sur le jardin. Bien ! Le prince est-il revenu de Montréal ?

— Pas encore.

— Tant mieux : je ne voudrais pas qu’il me vît pale et défaite ainsi. Je dois être affreuse.

— Madame la comtesse n’a jamais été plus belle ; et je suis sûre que dans toute cette ville, que nous découvrons d’ici, il n’y a pas une femme qui ne soit jalouse de la signora.

— Même la marquise de Rudini ? même la princesse de Butera ?

— Je n’excepte personne.

— Le prince vous paie pour me flatter, Teresa.

— Je jure à madame que je ne lui dis que ce que je pense.

— Oh ! qu’il fait doux à vivre à Palerme ! dit la comtesse respirant à pleine poitrine.