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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/160

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pu croire que toute émotion avait disparu, si en le voyant si pâle on n’eût facilement deviné ce qu’il souffrait intérieurement.

— Pascal Bruno ! s’écria Gemma, reculant avec son fauteuil, Pascal Bruno ! seriez-vous le fils d’Antonino Bruno, dont la tête est dans une cage de fer au château de Bauso.

— Je suis son fils.

— Eh bien ! savez-vous pourquoi la tête de votre père est là, dites ? Pascal garda le silence. — Eh bien ! continua Gemma, c’est que votre père a voulu assassiner le mien.

— Je sais tout cela, madame, et je sais encore que lorsqu’on vous promenait enfant dans le village, vos femmes de chambre et vos valets vous montraient cette tête en vous disant que c’était celle de mon père qui avait voulu assassiner le vôtre ; mais ce qu’on ne vous disait pas, madame, c’est que votre père avait déshonoré le mien.

— Vous mentez !

— Que Dieu me punisse si je ne dis pas la vérité, madame : manière était belle et sage, le comte l’aima, et ma mère résista à toutes les propositions, à toutes les promesses, à