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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/161

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toutes les menaces ; mais un jour que mon père était allé à Taormine, il la fit enlever par quatre hommes, transporter dans une petite maison qui lui appartenait, entre Limero et Furnari, et qui est maintenant une auberge… Et là !… là, madame ! il la viola.

— Le comte était seigneur et maître du village de Bauso : ses habitans lui appartenaient, corps et biens, et c’était beaucoup d’honneur qu’il faisait à votre mère que de l’aimer !…

— Mon père ne pensa pas ainsi, à ce qu’il paraît, dit Pascal en fronçant le sourcil, et cela sans doute parce qu’il était né à Strilla, sur les terres du prince de Moncada-Paterno, ce qui fit qu’il frappa le comte ; la blessure ne fut pas mortelle, tant mieux, je l’ai longtemps regretté ; mais aujourd’hui, à ma honte, je m’en félicite.

— Si j’ai bonne mémoire, votre père, non seulement n’a pas été mis à mort comme meurtrier, mais encore vos oncles sont au bagne.

— Ils avaient donné asile à l’assassin, ils l’avaient défendu lorsque les sbires étaient venus pour l’arrêter ; ils furent considérés