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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/162

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comme complices, et envoyés, mon oncle Placido à Favignana, mon oncle Pietro à Lipari, et mon oncle Pépé à Vulcano. Quant à moi, j’étais trop jeune, et quoique l’on m’eût arrêté avec eux, on me rendit à ma mère.

— Et qu’est-elle devenue, votre mère ?

— Elle est morte.

— Où cela ?

— Dans la montagne, entre Pizzo de Goto et Nisi.

— Pourquoi avait-elle quitté Bauso ?

— Pour que nous ne vissions pas, chaque fois que nous passions devant le château, elle, la tête de son mari, moi, la tête de mon père. Oui, elle est morte là, sans médecin, sans prêtre ; elle a été enterrée hors de la terre sainte, et c’est moi qui ai été son seul fossoyeur… Alors, madame, vous me pardonnerez, je l’espère, sur la terre fraîchement retournée, j’avais fait le serment de venger toute ma famille, à laquelle je survivais seul, car je ne compte plus mes oncles comme de ce monde, sur vous, qui restez seule de la famille du comte. Mais, que voulez-vous ? je devins amoureux de Teresa ; je quittai mes montagnes pour ne