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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/163

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plus voir la tombe à laquelle je sentais que je devenais parjure ; je descendis dans la plaine, je me rapprochai de Bauso, et je fis plus encore ; lorsque je sus que Teresa quittait le village pour entrer à votre service je songeai à entrer à celui du comte. Je reculai long-temps devant cette pensée, enfin je m’y habituai. Je pris sur moi de vous voir : je vous ai vue, et me voilà, sans armes et en suppliant, en face de vous, madame, devant qui je ne devais paraître qu’en ennemi.

— Vous comprenez, répondit Gemma, qu’il est impossible que le prince prenne à son service un homme dont le père a été pendu et dont les oncles sont aux galères.

— Pourquoi pas, madame, si cet homme consent à oublier que c’est injustement que ces choses ont été faites ?

— Vous êtes fou !

— Madame la comtesse, vous savez ce que c’est qu’un serment pour un montagnard ? Eh bien ! je fausserai mon serment. Vous savez ce que c’est que la vengeance pour un Sicilien ? eh bien » ! je renoncerai à ma vengeance…