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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/164

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Je ne demande pas mieux que de tout oublier, ne me forcez pas de me souvenir.

— Et dans ce cas, que feriez-vous ?

— Je ne veux pas y penser.

— C’est bien ! nous prendrons nos mesures en conséquence.

— Je vous en supplie, madame la comtesse, soyez bonne pour moi ; vous voyez que je fais ce que je peux pour rester honnête homme. Une fois engagé chez le prince, une fois le mari de Teresa, je réponds de moi… D’ailleurs je ne retournerai pas à Bauso.

— Cela est impossible.

— Madame la comtesse, vous avez aimé ! Gemma sourit dédaigneusement. Vous devez alors savoir ce que c’est que la jalousie ; vous devez savoir ce qu’on souffre et comment on se sent devenir fou. Eh bien ! j’aime Teresa, je suis jaloux d’elle, je sens que je perdrai l’esprit si ce mariage se fait ; et alors…

— Et alors ?

— Alors !… gare que je ne me souvienne de la cage où est la tête de mon père, des bagnes où vivent mes oncles, et de la tombe où dort ma mère.