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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/178

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et retomba dans son évanouissement. Pascal le coucha le plus doucement qu’il put au fond de sa barque, et, laissant la blessure à l’air, il continua de presser de cinq minutes en cinq minutes au-dessus d’elle son mouchoir imbibé d’eau de mer, remède que les marins croient efficace à toutes les blessures.

Vers l’heure de l’Ave Maria nos navigateurs se trouvèrent à l’embouchure de la Ragusa : le vent venait d’Afrique : Pascal n’eut donc qu’une légère manœuvre à faire pour s’engager dans le fleuve, et trois heures après, laissant Modica à droite, il passait sous le pont jeté sur la grande route qui va de Noto à Chiaramonti. Il fit encore une demi-lieue ainsi ; mais alors le fleuve cessant d’être navigable, il tira sa barque dans les lauriers-roses et les papyrus qui bordent le rivage, et, reprenant l’enfant entre ses bras, il l’emporta à travers les terres. Bientôt il atteignit l’entrée d’une vallée dans laquelle il s’enfonça, et il ne tarda pas à trouver à sa droite et à sa gauche la montagne taillée à pic comme une muraille, et creusée de distance en distance, car dans