Aller au contenu

Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quels la science manque. Il savait que c’était une race disparue de la terre qui dans des temps reculés avait creusé ces retraites, et, dévot aux superstitions populaires, il croyait, comme tous les habitans des environs, que ces hommes étaient des enchanteurs : au reste, cette croyance, loin de l’écarter de ces lieux redoutés, l’y attirait irrésistiblement : il avait dans sa jeunesse entendu raconter nombre d’histoires de fusils enchantés, d’hommes invulnérables, de voyageurs invisibles, et son âme sans crainte et avide de merveilleux n’avait qu’un désir, c’était celui de rencontrer un être quelconque, sorcier, enchanteur ou démon, qui, moyennant un pacte infernal, lui accordât un pouvoir surnaturel, qui lui donnerait la supériorité sur les autres hommes. Mais c’était toujours en vain qu’il avait évoqué les ombres des anciens habitans de la vallée de Modica ; aucune apparition n’avait répondu à ses désirs, et Pascal Bruno était resté, à son grand désespoir, un homme comme les autres hommes ; plus, cependant, la force et l’adresse, que peu de montagnards possédaient à un degré qui pût lui être comparé.