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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/181

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Il y avait une heure à peu près que Bruno rêvait ainsi près de son jeune blessé, lorsque celui-ci sortit de l’espèce de léthargie dans laquelle il était plongé ; il ouvrit les yeux, regarda autour de lui avec égarement, et arrêta son regard sur celui qui venait de le sauver, mais sans savoir encore s’il voyait en lui un ami ou un ennemi. Pendant cet examen, et par un instinct vague de défense, l’enfant porta la main à sa ceinture pour chercher son fidèle yatagan ; mais ne l’y trouvant pas, il poussa un soupir.

— Souffres-tu ? lui dit Bruno, employant pour se faire entendre de lui cette langue franque qui est l’idiome universel des côtes de la Méditerranée, depuis Marseille jusqu’à Alexandrie, depuis Constantinople jusqu’à Alger, et à l’aide duquel on peut faire le tour du vieux monde.

— Qui es-tu ? répondit l’enfant.

— Un ami.

— Je ne suis donc pas prisonnier ?

— Non.

— Alors comment me trouvé-je ici ?