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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/214

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ni le cheval ni le cavalier n’en furent atteints, et l’homme et l’animal sortirent sains et saufs du tourbillon de fumée qui les avait un instant enveloppés : les miliciens se regardèrent en secouant la tête et allèrent raconter au chef de la justice de Spadafora ce qui venait de leur arriver.

Le bruit de cette aventure se répandit le même soir à Bauso, et quelques imaginations, plus actives que les autres, commencèrent à penser que Pascal Bruno était enchanté, et que le plomb et le fer s’aplatissaient et s’émoussaient en frappant contre lui. Le lendemain cette assertion fut confirmée par une preuve irrécusable : on trouva accrochée à la porte du juge de Bauso la veste de Pascal Bruno percée de treize coups de feu, et contenant dans ses poches les treize balles aplaties. Quelques esprits forts soutinrent bien, et parmi ceux-ci était César Alletto, notaire à Calvaruso, de la bouche duquel nous tenons ces détails, que c’était le bandit lui-même qui, échappé miraculeusement à la fusillade, et voulant mettre à profit cette circonstance,