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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/215

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avait suspendu sa veste à un arbre et avait tiré les treize coups de feu dont elle portait la marque ; mais la majorité n’en demeura pas moins convaincue de l’enchantement, et la crainte qu’inspirait déjà Pascal s’en augmenta considérablement. Cette crainte était telle, et Bruno était si convaincu que des classes inférieures elle avait gagné les classes supérieures, que, quelques mois avant l’époque où nous sommes arrivés, ayant eu besoin, pour une de ses œuvres philanthropiques (il s’agissait de rebâtir une auberge brûlée), de deux cents onces d’or, il s’était adressé au prince de Butera pour faire l’emprunt de cette somme, lui indiquant un endroit de la montagne où il irait la prendre, en l’invitant à l’y enfouir exactement, afin que, pendant une nuit qu’il désignait au prince, il pût l’aller chercher ; en cas de non exécution de cette invitation, qui pouvait passer pour un ordre, Bruno prévenait le prince que c’était une guerre ouverte entre le roi de la montagne et le seigneur de la plaine ; mais que, si, au contraire, le prince avait l’obligeance de lui faire le prêt, les deux cents onces d’or lui seraient fidèlement ren-