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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/238

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soyez revenu à vous, je commençais à avoir faim, et nous allons souper.

Le brigadier était resté dans la même posture, les cheveux hérissés et la sueur sur le front. Au même instant la porte s’ouvrit, et Ali, son yatagan à la main, s’élança dans la chambre.

— Ce n’est rien, mon enfant, ce n’est rien, lui dit Bruno en langue franque ; le brigadier a déchargé sa carabine, voilà tout. Va donc te coucher tranquillement et ne crains rien pour moi. Ali sortit sans répondre et alla s’étendre en travers de la première porte, sur la peau de panthère qui lui servait de lit.

— Eh bien ! continua Bruno se retournant vers le brigadier et versant du vin dans les deux verres, ne m’avez-vous pas entendu ?

— Si fait, répondit le brigadier en se levant, et puisque je n’ai pas pu vous tuer, fussiez-vous le diable, je boirai avec vous.

À ces mots, il marcha d’un pas ferme vers