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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/252

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s’entrelaçaient autour de deux vastes bassins de marbre, de chacun desquels jaillissait une magnifique gerbe d’eau. De ces différentes salles de danse partaient des chemins sablés de poudre d’or. Ces chemins conduisaient à une petite colline entourée de fontaines d’argent, contenant tous les rafraîchissemens qu’on pouvait désirer, et ombragée par des arbres qui, au lieu de fruits naturels, portaient des fruits glacés. Enfin, au sommet de cette colline, faisant face aux chemins qui y conduisaient, était un buffet à quatre pans, constamment renouvelé au moyen d’un mécanisme intérieur. Quant aux musiciens, ils étaient invisibles, et le bruit seul des instrumens arrivait jusqu’aux convives ; on eût dit une fête donnée par les génies de l’air.

Maintenant que, pour animer cette décoration magique, on se représente les plus belles femmes et les plus riches cavaliers de Palerme, vêtus de costumes de caractères plus brillans ou plus bizarres les uns que les autres, le masque au visage ou à la main, respirant cet air embaumé, s’enivrant de cette mélodie