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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/30

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MURAT.

Lowe ? Ah ! mon Dieu ! et il me faut quitter tout cela ! Il n’y a pas moyen de rester sur ce coin de terre française, dites, Brune ?…

— Sire, vous me faites bien mal ? répondit le maréchal.

— C’est vrai ; ne parlons plus de cela. Quelles nouvelles ?…

— L’empereur est parti de Paris pour rejoindre l’armée ; on doit se battre à cette heure…

— On doit se battre à cette heure, et je ne suis pas là ! Oh ! je sens que je lui aurais été cependant bien utile un jour de bataille ! Avec quel plaisir j’aurais chargé sur ces misérables Prussiens et sur ces infâmes Anglais ! Brune, donnez-moi un passeport, je partirai à franc étrier, j’arriverai où sera l’armée, je me ferai reconnaître à un colonel, je lui dirai : Donnez-moi votre régiment, je chargerai avec lui, et si le soir l’empereur ne me tend pas la main, je me brûlerai la cervelle, je vous en donne ma parole d’honneur !… Faites ce que je vous demande, Brune, et de quelque manière que cela finisse, je vous en aurai une reconnaissance éternelle !