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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/31

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LA SALLE D’ARMES.

— Je ne puis, sire…

— C’est bien, n’en parlons plus.

— Et votre majesté va quitter la France ?

— Je ne sais ; du reste, accomplissez vos ordres, maréchal, et si vous me retrouvez faites-moi arrêter ; c’est encore un moyen de faire quelque chose pour moi !… La vie m’est aujourd’hui un lourd fardeau, et celui qui m’en délivrera sera le bien venu… Adieu, Brune.

Et il tendit la main au maréchal ; celui-ci voulut la lui baiser ; mais Murat ouvrit ses bras, les deux vieux compagnons se tinrent un instant embrassés, la poitrine gonflée de soupirs, les yeux pleins de larmes ; puis enfin ils se séparèrent. Brune remonta à cheval, Murat reprit son bâton, et ces deux hommes s’éloignèrent chacun de son côté, l’un pour aller se faire assassiner à Avignon, et l’autre pour aller se faire fusiller au Pizzo.

Pendant ce temps, comme Richard III, Napoléon échangeait à Waterloo sa couronne pour un cheval.