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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/339

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vers lui, mais il s’en fallait de quelques pieds qu’il ne pût l’atteindre. Il chercha s’il ne trouverait pas à la portée de sa main une chose quelconque, à l’aide de laquelle il pût écarter ce coin de voile ; mais il ne vit rien, il épuisa tout le souffle de sa poitrine pour soulever ce suaire, mais ce suaire demeura immobile comme un pli de marbre. Alors il se retourna avec un mouvement de rage intime, impossible à décrire, saisit sa chaîne à deux mains, et, dans une secousse où il rassembla toutes les forces de son corps, il essaya de la briser ; les anneaux étaient solidement rivés les uns aux autres, la chaîne résista. Alors la sueur d’une rage impuissante glaça son front ; il revint s’asseoir au pied de son pilier, laissa tomber sa tête dans ses mains, et resta immobile, muet comme la statue de l’abattement, et lorsque le prêtre revint le lendemain matin, il le retrouva dans la même posture.

L’homme de Dieu s’avança vers lui, serein et calme comme il convenait à sa mission de paix et à son ministère de réconciliation ; il