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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/347

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étaient la queue : derrière ces derniers, et à mesure que le condamné s’avançait dans la rue de Tolède, les curieux se joignaient au cortège et l’accompagnaient vers la place de la Marine : quant à Pascal, il était le seul qui parût parfaitement calme au milieu de cette population agitée, et il regardait la foule qui l’entourait sans humilité comme sans ostentation, et en homme qui, connaissant les devoirs des individus envers la société, et les droits de la société contre les individus, ne se repent pas d’avoir oublié les uns, et ne se plaint pas qu’elle venge les autres.

Le cortège s’arrêta un instant à la place des Quatre-Cantons, qui forme le centre de la ville, car une telle foule s’était pressée des deux côtés de la rue de Cassero, qu’elle avait rompu la ligne de troupes, et que, le milieu du chemin se trouvant encombré, les pénitens ne purent se faire jour. Pascal profita de ce moment de repos pour se lever tout debout dans sa charrette, et regarda autour de lui comme s’il cherchait quelqu’un à qui il eût un dernier ordre à donner, un dernier signe à faire ;