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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/348

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mais, après un long examen, n’apercevant pas celui qu’il cherchait, il retomba sur la botte de paille qui lui servait de siége, et sa figure prit une expression sombre qui alla croissant jusqu’au moment où le cortège arriva place de la Marine. Là un nouvel encombrement avait lieu, qui nécessita une nouvelle halte. Pascal se leva une seconde fois, jeta d’abord un coup d’œil indifférent sur l’extrémité opposée de la place où était la potence, puis, parcourant tout le cercle immense de cette place, qui semblait pavée et bâtie de têtes, à l’exception de la terrasse du prince de Buttera qui était complètement déserte, il arrêta ses yeux sur un riche balcon tendu de damas à fleurs d’or et abrité par une tente de pourpre. Là, sur une espèce d’estrade entourée des plus jolies femmes et des plus nobles seigneurs de Palerme, était la belle Gemma de Castelnuovo, qui, n’ayant pas voulu perdre une minute de l’agonie de son ennemi, avait fait dresser son trône en face de son échafaud. Le regard de Pascal Bruno et le sien se rencontrèrent, et leurs rayons se croisèrent comme deux éclairs de vengeance et de haine. Ils ne s’étaient point