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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/44

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MURAT.

jusqu’à celui auprès duquel il était envoyé, et là il apprit que le canot était parti à l’heure convenue, et qu’il fallait qu’il se fût égaré dans les calangues de Saint-Louis et de Sainte-Marguerite. C’est en effet ce qui était arrivé. À cinq heures M. Marouin rapportait ces nouvelles à son frère et au roi. Elles étaient embarrassantes. Le roi n’avait plus le courage de défendre sa vie, même par la fuite ; il était¸ dans un de ces momens d’abattement qui saisissent parfois l’homme le plus fort, incapable d’émettre une opinion pour sa propre sûreté, et laissant M. Marouin maître d’y pourvoir comme bon lui semblerait. En ce moment un pêcheur rentrait en chantant dans le port. Marouin lui fit signe de venir, il obéit.

Marouin commença par acheter à cet homme tout le poisson qu’il avait pris ; puis, après qu’il l’eut payé avec quelques pièces de monnaie, il fit briller de l’or à ses yeux, et lui offrit trois louis s’il voulait conduire un passager au brick que l’on apercevait en face de la Croix-des-Signaux. Le pêcheur accepta.