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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/55

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LA SALLE D’ARMES.

bâtiment, qui allait l’emporter, la séparation devait être longue, sinon éternelle.

Au milieu de ces pensées, il tressaillit tout-à-coup et poussa un soupir : il venait d’apercevoir, dans l’obscurité transparente de la nuit méridionale, une voile glissant sur les vagues comme un fantôme. Bientôt un chant de marin se fit entendre ; Murat reconnut le signal convenu, il y répondit en brûlant l’amorce d’un pistolet, et aussitôt la barque se dirigea vers la terre ; mais, comme elle tirait trois pieds d’eau, elle fut forcée de s’arrêter à dix ou douze pas de la plage ; deux hommes se jetèrent aussitôt à la mer et gagnèrent le bord, le troisième resta enveloppé dans son manteau et couché près du gouvernail.

— Eh bien, mes braves amis, dit le roi en allant au-devant de Blancard et de Langlade jusqu’à ce qu’il sentit la vague mouiller ses pieds, le moment est arrivé, n’est-ce pas ? Le vent est bon, la mer calme ; il faut partir.

— Oui, répondit Langlade, oui, sire, il