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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/56

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MURAT.

faut partir, et peut-être cependant serait-il plus sage de remettre la chose à demain.

— Pourquoi, reprit Murat ?

Langlade ne répondit point, mais, se tournant vers le couchant, il leva la main, et, selon l’habitude des marins, il siffla pour appeler le vent.

— C’est inutile, dit Donadieu, qui était resté dans la barque, voici les premières bouffées qui arrivent, et bientôt tu en auras à n’en savoir que faire… Prends garde, Langlade, prends garde, parfois en appelant le vent on éveille la tempête. — Murat tressaillit, car il semblait que cet avis, qui s’élevait de la mer, lui était donné par l’esprit des eaux ; mais l’impression fut courte, et il se remit à l’instant.

— Tant mieux, dit-il, plus nous aurons de vent, plus vite nous marcherons.

— Oui, répondit Langlade, seulement Dieu sait où il nous conduira, s’il continue à tourner ainsi.

— Ne partez pas cette nuit, sire, dit Blan-