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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/57

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LA SALLE D’ARMES.

card, joignant son avis à celui de ses deux compagnons.

— Mais enfin pourquoi cela ?

— Parce que, vous voyez cette ligne noire, n’est-ce pas ? eh bien, au coucher du soleil elle était à peine visible, la voilà maintenant qui couvre une partie de l’horizon ; dans une heure il n’y aura plus une étoile au ciel.

— Avez-vous peur ? dit Murat.

— Peur ? répondit Langlade, et de quoi ? de l’orage ? Il haussa les épaules. C’est à peu près comme si je demandais à votre majesté si elle a peur d’un boulet de canon… Ce que nous en disons, c’est pour vous, sire ; mais que voulez-vous que fasse l’orage à des chiens de mer comme nous ?

— Partons donc ! s’écria Murat en poussant un soupir. Adieu, Marouin… Dieu seul peut vous récompenser de ce que vous avez fait pour moi. e suis à vos ordres, messieurs.

À ces mots, les deux marins saisirent le roi chacun par une cuisse, et l’élevant sur leurs épaules, ils entrèrent aussitôt dans la mer ; en un instant il fut à bord, Langlade et Blan-