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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/98

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MURAT

sachant pas qui il était, et le prenant pour un compagnon de crimes, l’accueillirent par des injures et des huées.

Un quart d’heure après la porte du cachot se rouvrit, le commandant Mattei entra : il trouva Murat debout, les bras croisés, la tête haute et fière. Il y avait une expression de grandeur indéfinissable dans cet homme à demi nu, et dont la figure était souillée de boue et de sang. Il s’inclina devant lui.

— Commandant, lui dit Murat reconnaissant son grade à ses épaulettes, regardez autour de vous, et dites si c’est là une prison à mettre un roi !

Alors une chose étrange arriva : ces hommes du crime, qui, croyant Murat un de leurs complices, l’avaient accueilli avec des vociférations et des rires, se courbèrent devant la majesté royale, que n’avaient point respectée Pellegrino et Trenta Capelli, et se retirèrent silencieux au plus profond de leur cachot. Le malheur venait de donner un nouveau sacre à Joachim.