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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Mon père voulait refuser ; mais ce cadeau était offert de si bonne grâce et avec une telle insistance, qu’il lui fallut accepter.

En outre, les municipalités voisines lui remirent une douzaine d’adresses au milieu desquelles nous en prenons deux au hasard.

« Au citoyen général Dumas, commandant le Trévisan, les municipalités de Mestre, de Noale, de Castel-Franco et d’Asolo. » Les soussignés, représentant les municipalités ci-dessus, sont unanimement et particulièrement chargés de se rendre auprès de vous, citoyen général, pour vous témoigner combien elles sont sensibles et reconnaissantes de la douceur et de la sagesse de votre gouvernement. Plût au ciel que leurs moyens égalassent leur admiration et leur reconnaissance ! Quel bonheur pour elles de pouvoir vous en donner des marques dignes de votre mérite et de vos vertus ! Mais, si, dans l’épuisement et dans la détresse où elles se trouvent, elles ne peuvent suivre les élans de leur âme, elles se flattent néanmoins que votre sensibilité et votre magnanimité agréeront ce faible témoignage qu’elles viennent offrir à leur protecteur et à leur père.
xxxx » Continuez, généreux commandant, à nous protéger. Jetez toujours vos yeux paternels sur vos enfants : c’est de votre cœur que nous attendons tous les soulagements possibles.
xxxx » Nous sommes avec la plus haute considération,

» Henri-Antoine Reinati, président et provéditeur ; Jean Allegri, président de la municipalité de Noale ; François Bellamini, président de la municipalité d’Asolo ; Philippe de Ricoidi, vice-président de la municipalité de Mestre.

» Castel-Franco, le 2 messidor, cinquième année de la République française une et indivisible, et deuxième de la liberté italienne. »