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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Ah ! dit Madame, les bonbons ? Ce n’est pas étonnant des bonbons se mangent.

— Quels sont ceux, reprit le général, que Madame préfère ? J’aurai l’avantage de lui en offrir.

— Des bonbons, si cela se mange, cela s’accepte aussi. J’aime le chocolat en rouleau avec des dragées dessus.

— Alors, Madame permet… ?

— Certainement.

Le général appela son secrétaire Rusconi, et lui transmit les désirs de la duchesse.

Une demi-heure après, Madame avait un plein panier de bonbons.

À six heures et demie, on annonça le dîner ; Dermoncourt prit congé de la duchesse.

— À demain, général, lui dit-elle avec une gaieté toute d’enfant, et n’oubliez pas d’autres bonbons surtout. Le général sortit.

À neuf heures, le comte d’Erlon prit la peine de passer lui-même chez Dermoncourt pour lui dire qu’on croyait être certain de la présence de M. de Bourmont à la Chaslière.

— Si cela est, général, répondit Dermoncourt, je vais prendre avec moi cinquante chevaux, et, demain matin, M. de Bourmont sera ici.

À onze heures, il était en route.

À minuit, on réveillait la duchesse, mademoiselle Stylite de Kersabiec et M. de Ménars ; ils montèrent dans une voiture qui les conduisit à la Fosse, où les attendait un bateau à vapeur sur lequel se trouvaient déjà MM. Polo, adjoint au maire de Nantes ; Robineau de Bourgon, colonel de la garde nationale, Rocher, porte-étendard de l’escadron d’artillerio de la même garde ; Chousserie, colonel de gendarmerie ; Ferdinand Petit-Pierre, adjudant de la place de Nantes, et Joly, commissaire de police de Paris, qui devait conduire la duchesse à Blaye. Madame était accompagnée, en se rendant au bateau, de M. le comte d’Erlon, de M. Ferdinand Favre, maire de Nantes, et de M. Maurice Duval, préfet. En descendant de voiture, elle chercha des yeux Dermoncourt, et, ne le voyant