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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/193

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

vers cités par le critique, ce n’est pas à propos de la femme de Cossé ou à Cossé que les vers sont dits. L’homme qui les dit, c’est le roi. Les gens dont il se soucie comme les poissons d’une pomme, ce sont les savants :


TRIBOULET.

Les femmes, sire, ah ! Dieu !… c’est le ciel, c’est la terre,
C’est tout ! mais vous avez les femmes, vous avez
Les femmes ! Laissez-moi tranquille, vous rêvez
De vouloir des savants.

LE ROI.

                                 Ma foi de gentilhomme,
Je m’en soucie autant qu’un poisson d’une pomme !


Revenons au critique.

« En ce moment se présente le comte de Saint-Vallier, qui vient faire de sanglants reproches au roi, qui, en lui faisant grâce de la vie pour avoir conspiré, — (il faudrait parce qu’il a, et non pour avoir, mais les critiques n’y regardent pas de si près) — a séduit sa fille Diane de Poitiers. Il est à remarquer que M. Victor Hugo aime singulièrement les vieillards, et il en place dans tous ses drames. Du moins, le langage qu’il met dans la bouche de Saint-Vallier est noble et beau. Aussi les vers ont été unaniment applaudis, mais la tirade est longue… »


C’était l’occasion, monsieur le critique, puisque vous avez cité des vers que vous trouviez ridicules, de citer au moins ceux que vous trouviez beaux. Il est vrai que cette citation détruirait l’harmonieuse raillerie de votre critique.

À votre défaut, nous les citerons, nous.

Écoutez bien : c’est à l’homme qui écrit cette langue-là que l’on conseille, comme une bonne vérité, de ne plus écrire pour le théâtre, attendu qu’il est impuissant, stérile, trivial et absurde.