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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/242

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

» Dans la caisse contenant ses papiers, j’ai mis son ordre de la Légion d’honneur, que votre frère a recommandé particulièrement de vous envoyer. Je vous envoie également sa montre et ses pistolets.

» Ayez la bonté de séparer des autres écrits les catalogues ayant rapport aux collections, en les remettant au Muséum royal.

» J’ai l’honneur d’être, cher monsieur, etc.
» James Nicol. »


L’épitaphe indiquée par le mourant lui-même est terrible de sécheresse et d’isolement. Cet enfant perdu que l’on appelle Antony aurait trouvé pour sa mère inconnue quelque chose de plus filial que ce philosophe pour la sienne.

Puis, à côté de la mère qui nous a conçu dans ses entrailles, n’y a-t-il donc pas la mère qui doit nous recevoir dans son sein ? à côté du berceau éphémère, la tombe éternelle ? Cette terre aride et dévorante de l’Inde ne doit-elle pas rendre chère encore à l’agonisant la douce terre de la patrie ?

Ô violettes et marguerites qui pousserez un jour sur ma fosse, comme je vous regretterais, si je devais dormir du dernier sommeil dans les sables brûlants de Bombay ! L’âme est peut-être un rêve ; mais le parfum des fleurs est une réalité.

À la lettre de M. James Nicol était jointe la relation de la maladie de Jacquemont par le docteur Mac-Lennan, relation que son étendue nous empêche, à notre grand regret, de reproduire ici, et qui prouve à quel point le mourant avait raison de dire que l’excellent docteur avait compromis pour lui sa propre santé.

Ce ne furent point les seules marques de sympathie que reçut la famille de l’illustre mort. .

    par MM. Firmin Didot frères, sous le titre de Voyage dans l’Inde, 6 vol. in-4o, dont quatre de texte, et deux contenant 290 planches et 4 cartes (1841-1844).